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Bernat Barris révèle la Beauté des Non-lieux

Interview

Bernat Barris, Paintings

Né en 1986, l'artiste catalan Bernat Barris rend les lieux ordinaires spéciaux en les saupoudrant de beauté. Il nous fait également remarquer les petits détails cachés dans des endroits que l'on ignore habituellement aux abords de la ville.

 

Qu’est-ce qui vous a poussé à explorer les non-lieux* dans votre art, et comment deviennent-ils le point central de votre série Rodalies Nord ?


J'ai toujours été fasciné par ces espaces de circulation, de transit et d'anonymat que l'on traverse sans vraiment s'en rendre compte. Marc Augé les appelle des 'non-lieux' parce qu'il ne s'agit pas d'histoire ou d'histoires personnelles. Dans ma série Rodalies Nord, j'ai voulu montrer la beauté cachée de ces non-lieux du quotidien. Je les vois comme des toiles vierges qui reflètent tous les changements qui se produisent autour de nous dans la ville.




Comment votre vision artistique transforme-t-elle des non-lieux apparemment banals en scènes esthétiquement riches, et quels effets espérez-vous générer à travers votre travail au pinceau et votre design ?


Les paysagistes romantiques du 19ème siècle m’ont vraiment captivé. Quand je peins, j'essaie de rendre spéciaux les lieux ordinaires, d'y saupoudrer un peu de beauté. Même s'ils semblent abandonnés, je laisse des traces de mouvements constants. Mon objectif est de capturer l’essence de ces non-lieux habités par la solitude et façonnés par le passage de l’usage à la désuétude. J'aime explorer les tensions entre beauté et laideur, tradition et modernité.


Votre série Rodalies Nord plonge dans la périphérie et la banlieue. Qu’est-ce qui vous a poussé à trouver la beauté dans ces espaces apparemment peu attrayants, et comment remettent-ils en question les perceptions traditionnelles de la ville ?


Bernat Barris, cementera en Sitges
Bernat Barris, Cementera en Sitges

Je m'inspire de la périphérie et de la banlieue. Il y a cette richesse et ce contraste dans ces lieux que les gens ignorent généralement. Même s'ils sont importants pour se déplacer, ces non-lieux vous font repenser ce que vous savez de la ville et vous font remarquer les petits détails dans ces espaces vides.




Votre série Granollers explore votre lien avec Granollers. Pouvez-vous nous en dire davantage sur la manière dont vos expériences et émotions personnelles se mêlent à votre exploration artistique de cette ville ?


Bernat Barris, Granollers

Granollers est plus que ma ville natale ; c'est un point d'ancrage émotionnel pour moi. Dans mon art, j'essaie de capturer la joie dans ces paysages oubliés et d'en transmettre l'importance et la beauté à travers mon regard. Je vois la ville comme un grand tableau que je peins, racontant ma propre histoire à travers des œuvres d'art



Pourriez-vous nous donner un aperçu de votre parcours en tant qu’artiste ? Qu’est-ce qui vous a amené à donner la priorité à votre carrière artistique et comment conciliez-vous votre passion pour la peinture et votre rôle d’enseignant ?



Bernat Barris

J'ai découvert très tôt mon amour pour l'art et j'ai obtenu mon diplôme en Beaux-Arts en 2009. J'ai commencé à me concentrer davantage sur mon art en 2015, en participant à une résidence d'art à l'Académie des Arts de Barcelone. Aujourd’hui, en plus de la peinture, je suis professeur de paysage en plein air à l’Académie des Arts de Barcelone et professeur de dessin traditionnel au diplôme d’animation et d’effets visuels de l’Université La Salle. J'essaie de continuer à enseigner car cela me fait prendre conscience de ma démarche de peintre. Ce que j'enseigne aux autres, je peux l'appliquer à moi-même.




Conversation inspired by the insights of Sergio Fuentes Milà, Dra Roser Masip Boladeras, David Sánchez Rueda.

* Ref.: Marc Augé , Non lieux. Introduction à une anthropologie de la surmodernité, 1992)

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